Rencontre [PV Ame Ruri]

Milo passa la porte d’entrée du pensionnat, il y avait beaucoup de monde dans le hall. Cela devait être tous les élèves qui venaient s’installer. Il tira sa valise jusqu’à l’accueil, quand la femme leva la tête de ses papiers; elle fut un peu surprise par la couleur des yeux qui la regardaient. C’est vrai qu’elle ne devait pas en voir tout les jours des élèves qui ont un œil rouge et l’autre vert. Le jeune homme remplit les derniers formulaires, la femme ne fut plus étonnée en voyant sur la feuille qu’il avait inscrit: « Classe V ». la dame de l’accueil semblait avoir quelque peu succombé à son charme innocent; elle avait une voix mielleuse et lui proposa même de l’accompagner à sa chambre. Milo lui rappela que pour l’instant il n’avait pas de chambre; cette réplique eut l’effet d’une claque pour la pauvre femme. Elle accepta tout de même de lui garder sa valise le temps qu’il trouve une chambre. Le jeune homme décida d’aller visiter les lieux, enfin, pas en son intégralité car le pensionnat était très grand. Milo laissa ses pas le guider; le temps était quelque peu pluvieux, heureusement qu’il avait pensé à prendre son parapluie.

Le jeune vampire aimait bien la pluie, les clapotis des gouttes dans sur le sol était un sons apaisant. Il était mélancolique, même si la pluie ne lui rappelait pas des souvenirs forcément très heureux; son esprit revisitait les événements passés. Il était si prit dans ses pensées qu’il ne remarquait pas où il allait et se retrouva dans la forêt. Durant un instant il fut comme pétrifié; les images de la journée d’hiver qu’il avait tant essayé d’oublié; défilèrent devant ses yeux.
Il fit demi-tour et marcha d’un pas rapide pour s’éloigner le plus vite possible de cet endroit. Il fixait le sol sur lequel le crissement du gravier raisonnait dans sa tête.
Milo chassait en vain les horribles souvenirs qui lui revenaient. Il fonçait tête baissée vers le bâtiment principal. L’énervement le gagnait et il ne vit pas la jeune femme devant lui qu’il bouscula de plein fouet. La pauvre alla s’étaler sur le sol trempé.

« - Ah! E… Je suis désolé! » s’excusa-t-il confus.

Il laissa tomber son parapluie pour aider la femme à se relever. Milo fut un peu étonné de voir qu’il ne la dominait pas par sa grandeur.

« J… je suis vraiment désolé » répéta-t-il « Je ne regardait pas où j’allais »

Ame s'était réveillée d'humeur plutôt moyenne ce matin. Les quelques rayons de soleil qui filtraient au travers de ses volets avaient suffis à la sortir de son sommeil agité et précaire à seulement 8 heures du matin...un matin de vacances. Elle s'était retournée maintes et maintes fois sur son futon dans l'espoir de retrouver le sommeil. Elle s'était finalement, à contre-cœur, tirée hors de la chaleur agréable de la couverture pour se diriger lentement vers la cuisine pour se faire du thé. La jeune femme bu une tasse du liquide chaud avec appréciation mais cela ne suffit pas à faire remonter le moral des troupes même les cigarettes échouèrent. Elle méprisait déjà cette journée alors qu'elle était levée depuis à peine 20 minutes.

Une seule solution à sa mauvaise humeur subsistait: composer dans un endroit calme. Elle pensa d'abord à son jardin mais se ravisa. Il lui fallait un autre endroit, un endroit où elle n'avait encore jamais composé; quelque chose de nouveau. Elle se remémora soudain l'allée du pensionnat. C'était un joli coin très bien entretenu et sûrement très calme à cette période de l'année. Voilà qui était décidé.

Elle fila dans la salle de bains où elle y resta une bonne heure avant d'en ressortir, un linge autour de la taile pour se diriger vers sa chambre où elle opta pour un ensemble noir en cuir. Elle prit encore un moment pour s'habiller, se maquiller et choisir parmis les vingt guitares qu'elle possédait, celle qui allait l'accompagner. Elle jeta son dévolu sur une ALHAMBRA classique en bois nobles et mécaniques dorées à pas moi de 145 845 yens.

Elle enfila une paire de bottes gotiques avec plateformes noires et sortie de chez elle, sa guitare et des blocs de feuilles en suffisance sur le dos.

La jeune femme s'enferma ensuite dans sa voiture pour mettre le contact et partir dans un crissement de gravier. Le trajet lui prit 20 minutes pendant lesquelles la musique hurla dans le petit habitacle. Elle se gara finalement dans l'allée de gravier qui bordait l'école.

Le parc était, malgré le fait que ça soit les vacances, bien rempli et Ame peina à trouver un endroit isolé. Elle s'assit en tailleur le dos collé au tronc d'un arbre et se mis gentiment au travail. Mias elle fut interrompue au bout d'une demie heure par une pluie torrentielle.

Elle l'aurait appréciée si elle avait été vêtue en conséquence et si sa guitare ainsi que ses partitions ne risquaient pas de se faire tremper. Elle rangea ses affaires en quatrième vitesse et se mit à se diriger d'un bas rapide vers sa voiture. Elle n'était pas à cent mètres de cette dernière qu'on la percuta de plein fouet le faisant tomber sur le sol humide et froid.

« C'est pas possible d'être con comme ça !! »

Elle ignora royalement la main tendue pour l'aider et se releva tant bien que mal à cause du déséquilibre causé par la guitare.

« Si mon matériel est pêté tu me le repaies. Je te préviens. J'achète pas des guitares à 145 845 yens pour qu'elles se fassent casser parce que quelqu'un comme toi n'est pas capable de regarder où il va ! »

La femme était vraiment en colère, mais son énervement allait plutôt vers l’inquiétude pour sa guitare qui coûtait très chère d’après elle. Et elle avait raison, Milo ne connaissait peut-être pas grand-chose à la musique mais il se doutait bien que le matériel n’était pas donné. Comme elle n’avait pas voulut de son aide; ce qui le frustra un peu, il ramassa son parapluie pour ne pas être d’avantage trempé par la pluie. Quand il posa ses yeux sur le visage de la jeune femme, qui était très pâle en contraste avec ses cheveux court noir, sa tête lui disait quelque chose et avait l’impression de l’avoir déjà vue, mais il n’arrivait pas à savoir où exactement. Il fouillait tant bien que mal dans sa mémoire pour trouver. Soudain, ce fut le déclique dans sa tête; cette femme était Ame Ruri! Une chanteuse célèbre de visual kei! Elle et son groupe était même connu en Suisse!

Si Milo avait été un humain, il aurait sûrement crié son nom et lui aurait demandé un autographe; mais il n’était plus humain depuis quelques années déjà et il se disait qu’elle n’avait peut-être pas envie d’en parler. Il fit alors comme si de rien n’était:

-Je suis sincèrement désolé, répéta-t-il pour la troisième fois. J’étais dans mes pensées et je ne vous ais pas vue.

Le jeune homme cherchait le regard de Ame qui remettait en place ses sacs ainsi que sa précieuse guitare. Lorsqu’elle leva les yeux sur lui, elle fut un peu surprise par la couleur des yeux du vampire; en même temps c’était normal. Une couleur ou plutôt deux, n’était pas commun; un rouge et un vert, c’était quelque peu déroutant. Un silence c’était installé entre les deux; Milo ne le supportait pas vraiment, car il n’y a rien de plus bruyant que le silence. Il lui tendit la main en se présentant:

-Je m’appel Milo…Milo Rivet.

Il se sentait un peu ridicule, mais il ne savait comment se comporter…